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Wednesday, July 28, 2010

Le parlement de Catalogne donne l'estocade aux corridas

par Vanessa Romeo

Le parlement de Barcelone a voté mercredi l'interdiction des corridas en Catalogne à partir de 2012, une première en Espagne exception faite des îles Canaries.

Soixante-huit députés ont voté l'interdiction, 55 s'y sont opposés et neuf se sont abstenus.

Ce résultat était attendu depuis qu'en décembre dernier le parlement catalan avait décidé de prendre en considération une pétition du groupe anti-corrida Prou! (Assez!), qui avait recueilli 180.000 signatures.

L'interdiction entrera en vigueur en 2012. Les dernières arènes actives de Barcelone, la capitale catalane, fermeront alors, de même que les rares autres encore en service dans le reste de la région.

Le groupe Prou! compte étendre sa campagne à d'autres régions d'Espagne.

Selon l'organisation Humane Society International, 250.000 taureaux meurent chaque année dans les arènes.
Au cours du débat, les députés ont invoqué, outre le traitement cruel infligé aux animaux, la défaveur que connaissent les corridas en Espagne où les arènes sont de moins en moins fréquentées.

"Il y a certaines traditions qui ne peuvent plus être maintenues alors que la société change. Il ne faut pas tout interdire mais certaines pratiques avilissantes doivent disparaître", a dit Josep Rull, député du parti nationaliste catalan CiU.

Mais pour Rafael Luna, élu du Parti populaire (conservateur), "interdire la corrida en cette période de crise économique est une folie". Les ventes de billets en Espagne et en France représenteraient chaque année environ 100 millions d'euros.

DÉSAFFECTION
Si les corridas connaissent une certaine désaffection en Espagne, elles sont pratiquées aussi au Portugal, dans le sud de la France et dans certains pays latino-américains: Colombie, Venezuela, Pérou, Equateur et Mexique. Dans certains pays, il est illégal de tuer le taureau dans l'arène.

Dans l'arène, le torero principal, le picador et les "peones" se servent de capes, de lances et de banderilles pour fatiguer le taureau. Le matador utilise une épée pour la rituelle mise à mort.

Les îles Canaries ont été la première région espagnole à interdire la corrida, en 1991.

Aux yeux de ses adversaires, la tauromachie impose aux animaux des souffrances gratuites qui n'ont pas leur place dans une société moderne.

Pour ses partisans, le face-à-face du torero et du taureau furieux magnifie une forme d'émotion qui plonge au coeur du caractère espagnol et qu'ont célébrée des artistes et des poètes de l'envergure de Pablo Picasso ou de Federico Garcia Lorca.

Ceux qui défendent la tradition font aussi valoir qu'elle crée des milliers d'emplois et constitue un élément central de l'attrait touristique du pays.

José Tomas devait toréer cet été à Barcelone dans le cadre d'une contre-campagne mais il a dû y renoncer après avoir été grièvement blessé d'un coup de corne en avril au Mexique.

Une interdiction serait une "terrible perte", a-t-il déclaré récemment au journal La Razon. "L'idée qu'ils puissent voler une partie de ce que vous admirez le plus, et qui a une telle importance dans votre vie, c'est très dur."

Commentateurs et parlementaires assurent que le mouvement anti-corrida n'est pas lié au séparatisme en Catalogne.
Mais pour Carlos Nunez, président de la fédération des éleveurs taurins, il est intégralement politique. "Les dirigeants politiques catalans en font un prétexte pour créer une identité artificielle", a-t-il dit.

Avec Alice Tozer, Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser

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